Compassion, mobilisation, anticipation, redéfinition des priorités et réorientation des stratégies pour repenser notre société tel est le sens de l’expression du CESER sur l’annonce des premières mesures d’urgence du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, sur la situation et les perspectives face à la pandémie de COVID 19.
Le mouvement sportif représenté au sein du CESER
Le CESER est une institution composée de femmes et d’hommes engagés, placée aux côtés du Conseil régional pour améliorer l’action publique par des propositions qui éclairent la décision politique. Il représente la diversité de la société civile organisée et s’exprime pour une action régionale répondant aux sollicitations de l’exécutif régional et aux préoccupations des citoyens. Philippe SAID, président et Rima CAMBRAY, vice-présidente y représentent le mouvement sportif pour défendre les intérêts du sport auprès des instances Régionales.
Le CESER salue la réactivité des pouvoirs publics
En préambule de son expression, le CESER Nouvelle-Aquitaine a salué la réactivité des pouvoirs publics en région et des professionnels et bénévoles des différents secteurs de santé, la mobilisation et l’élan de solidarité exceptionnels de citoyen-ne-s, de salarié-e-s et d’organisations dans toute leur diversité. Le Conseil régional propose d’engager une série de mesures destinées à amortir et répondre aux effets déjà manifestes de la crise. A son niveau, le CESER assume ses missions en formulant des remarques, points d’attention ou propositions complémentaires aux mesures présentées par l’exécutif régional. Il attire notamment l’attention qui doit être portée sur certains secteurs prioritaires, sur les droits et les conditions de sécurité au travail des personnes en activité ou encore sur les populations les plus fragiles. Plus que jamais, une meilleure prise en compte de la complémentarité qu’apportent les instances consultatives et de dialogue social est nécessaire.
Les propositions du CESER : élargissement de la cellule de crise, observatoire…
L’élargissement de la cellule de crise mise en place par les décideurs publics (État et principales collectivités de la région) à d’autres partenaires. Outre les chambres consulaires et la CRESS, la participation des représentants des organisations syndicales de salariés et d’employeurs ainsi que des acteurs associatifs de la solidarité, chacun dans son registre de compétences et son niveau de légitimité, permettrait d’assurer un fonctionnement démocratique, transversal et une mise en cohérence de l’ensemble des actions et dispositifs.
La mise en place d’un observatoire régional sur la crise COVID-19 et ses impacts. Riche de la diversité et de la richesse de sa composition, le CESER est volontaire pour y prendre part et pour consacrer de futurs travaux aux différentes dimensions (sanitaires, économiques, sociales, éducatives, de gouvernance, etc.) en jeu. Un des premiers rôles de cet observatoire régional serait de recueillir le maximum des remontées de terrain et de données permettant l’analyse des difficultés et la recherche de capacités de rebond. L’observatoire pourra en outre mobiliser les acteurs universitaires pour étudier les effets immédiats ou les incidences de cette crise dans la durée.
Préparer la sortie de la crise
L’urgence c’est aussi de réfléchir sans attendre à la sortie de crise, et à l’impérieuse nécessité de mutations aux plans économique, social, écologique mais aussi démocratique. On peut espérer que l’Humanité tire les leçons d’une mobilisation possible pour relever les défis environnementaux (climat, biodiversité,…). Car la pandémie semble bien être le résultat de désordres environnementaux que nous avons nous-mêmes provoqués ainsi que de défaillances constatées dans la stratégie sanitaire ou dans l’affectation de moyens aux services publics compétents. La généralisation d’un modèle de développement mondialisé qui a priorisé les logiques de financiarisation, de concurrence et de dérégulation sur le bien-être de l’Humanité et la préservation de la planète révèle toutes ses limites.
Dans ce contexte, le CESER renouvelle sa demande au Conseil Régional d’engager une dynamique d’anticipation, dans le même esprit que celle portée avec « Néo Terra », pour élaborer, dans une démarche démocratique, des stratégies de retournement si ce n’est de rupture. Le CESER propose d’organiser la réorientation structurelle des politiques régionales, vers une économie de proximité centrée sur la réponse aux besoins sociaux, vers une réindustrialisation et une maîtrise publique des secteurs économiques essentiels, dans une société qui valorise et permette à chacun de trouver sa place et son avenir, à l’abri de la précarité et dans un environnement préservé. Pour le CESER, cela passe par l’ambition d’une société humaine plus juste, plus égalitaire, plus solidaire et démocratique, qu’il a déjà esquissée sous l’expression « Néo Societas ».
Pour plus d’informations, lire le communiqué de presse du 8 avril 2020