Talence, le 18 novembre 2020

Chacun s’accorde à dire que le sport est en danger et les nouvelles mesures poussées par le CNOSF et le CPSF et annoncées par le Président de la République vont dans le bon sens. On ne peut que s’en réjouir.

Néanmoins, les dernières enquêtes réalisées par le mouvement National Olympique et le CROS Nouvelle-Aquitaine auprès des ligues et comités sportifs régionaux ne font malheureusement que confirmer ce constat.

Ainsi la baisse actuelle des prises de licence sportives s’établirait en moyenne à 22% en Nouvelle-Aquitaine. Ces chiffres alarmants impactent lourdement les trésoreries des clubs. Ils ne doivent cependant pas être considérés comme le seul risque.

Sans, pour autant, vouloir minimiser cette difficulté, bien au contraire, je veux vous alerter sur « les autres » les invisibles, que l’on ne peut ni quantifier ni qualifier et qui font d’un club une histoire que l’on transmet avec fierté en héritage aux générations futures.

Je veux parler de :

  • L’engagement, qui permet à nos 18 000 associations grâce à ses 290 000 bénévoles et nombreux éducateurs de pratiquer, aussi bien dans nos villes que dans nos campagnes, du football, du rugby, du basketball, du handball, du judo, de l’athlétisme et bien d’autres sports encore, ou, pour nos seniors, de la gymnastique d’entretien, de la randonnée, du cyclotourisme…
  • La solidarité et l’entraide que chaque sportif ou dirigeant communique par son engagement ou son comportement, et qui font d’un club une famille.
  • L’amitié, que l’on partage durant les entraînements, les rencontres et que l’on garde en mémoire durant toute sa vie.
  • Le dépassement de soi, qui permet à chacun de repousser ses propres limites afin d’aller plus loin, et non trop loin.
  • Le respect des autres et de soi-même, que l’on garde en mémoire durant notre vie personnelle ou professionnelle.

Mais aujourd’hui, alors que nous nous polarisons naturellement et logiquement sur l’économie et sur la santé, le lien social est en danger.

De nombreux bénévoles, des éducateurs, des cadres techniques, des arbitres, des permanents associatifs sont à bout. Pris entre le marteau et l’enclume, ils perdent progressivement le plaisir et la passion de leur engagement. Pouvons-nous imaginer un village ou une ville sans son club ou son équipe de football ou de rugby ?…

« J’aide mon club »

Les dirigeants de clubs s’interrogent. Ils se sentent mal et oubliés malgré les récentes déclarations du Président de la République qui vont dans le bon sens, le dynamisme du CNOSF et les présidents de ligues qui, avec leurs moyens, essaient de préserver ce lien indispensable. L’énergie s’épuise !

Alors avant que la lumière ne s’éteigne, ne devons-nous pas collectivement réagir et afficher notre soutien et notre solidarité. Ne regardons plus derrière où le pessimisme constitue la référence.

 « J’aide mon club »

Ne renvoyons plus la responsabilité sur les uns ou les autres. Réagissons tous ensemble en apportant individuellement notre petite lueur d’espoir.

Cela passe simplement par un mot, un geste, un comportement ou une attitude qui fera plaisir. Qui n’a pas été marqué par un dirigeant ou un éducateur durant sa jeunesse ? N’est-ce pas le moment de lui téléphoner ?

Si vous êtes une collectivité locale ou territoriale, cela passera par une simple lettre qui pourra les remercier et les rassurer sur les aides que vous allez leur attribuer pour l’année 2020 et 2021.

Si vous êtes pratiquant.e, cela passera tout simplement par votre prise de licence si vous ne l’avez pas encore fait, en acceptant, même si la saison sportive a déjà bien commencé, de ne pas solliciter un quelconque remboursement ou réduction de votre cotisation. Ce geste en guise de don vous apportera autant de plaisir que le club qui le recevra.

Mais c’est aussi supporter les clubs amateurs ou professionnels en revenant au stade dès que les compétitions auront pu reprendre en présence du public afin de retrouver ce plaisir d’être ensemble.

Enfin, c’est la reconnaissance par l’État et de ses plus hauts dirigeants de son utilité sociale et de santé publique en autorisant à nouveau sa pratique de manière encadrée.

Ne regardons plus le sport comme une dépense mais bien comme une recette. Soyons généreux et solidaires envers celles et ceux qui demain nous aideront à recréer le lien social et la fraternité dont nous aurons tant besoin entre nous.

Le sport compte sur nous !

Philippe SAÏD,
Président du CROS Nouvelle-Aquitaine

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En téléchargement :

  • Enquête régionale : Évaluation de l’évolution des licences sportives en Nouvelle-Aquitaine – Octobre 2019 / Octobre 2020 – Cliquez-ici
  • Infographie de l’enquête régionale  – Cliquez-ici