Les Jeux Méditerranéens sont à l’origine, et comme souvent, une histoire d’hommes. Dans la période trouble de reconstruction du monde après la Seconde Guerre mondiale, un éminent membre du mouvement olympique international et de la famille sportive méditerranéenne, le vice-président du CIO, l’Egyptien Mohamed Taher Pacha élabore les prémices du rapprochement par le sport de peuples s’étant fait la guerre entre 1939 et 1945.

« Ce fut une période assombrie par les tensions en Méditerranée orientale et en Afrique du Nord et le sport était le seul moyen pour eux de désamorcer d’intenses conflits politiques, raciaux et locaux. » assure le dignitaire d’Afrique du nord

Sa vision d’organiser des jeux sportifs avec la participation de pays méditerranéens, l’Egyptien la confie au Grec Ioannis Ketseas, également membre du CIO, en marge des Jeux Olympiques de 1948 à Londres. A eux deux, ils parviennent à convaincre une dizaine de pays et, le 5 octobre 1951, à Alexandrie, en Egypte évidemment, s’ouvrent les premiers Jeux Méditerranéens, avec la présence de 734 athlètes engagés sur 13 sports (athlétisme, football, basket-ball, natation, gymnastique, plongeon, boxe, escrime, aviron, tir, haltérophilie, lutte et water-polo)… La jeune République d’Italie, y remporte la majorité des médailles, tandis que l’Égypte, la Grèce, la France, l’Espagne, la Yougoslavie, la Turquie, le Liban, la Syrie et Malte y participent également.

Le pari est réussi, et l’aventure peut commencer dans ce contexte géopolitique d’Après-guerre marqué par une volonté de développer des relations plus harmonieuses. Le sport, pacificateur et fédérateur.

Tous les 4 ans, avec des pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique, les Jeux constituent pour les pays du bassin méditerranéen, le plus grand événement pluridisciplinaire après les Jeux Olympiques, se développant d’édition en édition, de la Syrie à la Grèce, de Tunisie en Espagne, du Liban à l’Italie, et chez nous en France, en Languedoc / Roussillon, en 1993.

Plus d’un demi-siècle après sa création, le Comité international des Jeux Méditerranéens (CIJM), réunit désormais 26 comités nationaux olympiques : Albanie, Algérie, Andorre, Bosnie-Herzégovine, Chypre, Croatie, Égypte, Espagne, Ex-République Yougoslave de Macédoine, France, Grèce, Italie, Liban, Libye, Malte, Maroc, Monaco, Monténégro, Saint-Marin, Serbie, Slovénie, Syrie, Tunisie, Turquie…

Comme un symbole, le secrétariat général du CIJM a toujours été assuré par des personnalités grecques. Son siège est d’ailleurs fixé à Athènes, où il a d’abord hébergé par le Comité olympique hellène jusqu’en 2005, et est désormais installé dans des locaux mis à sa disposition par le gouvernement grec… telle une passerelle entre la patrie des JO et son petit cousin méditerranéen.

En-dehors de son rôle essentiel pour l’organisation des Jeux, le CIJM :
• Assure la propagation de l’idéal olympique dans les pays du bassin méditerranéen
• Veille à une juste répartition des droits et devoirs entre les deux rives de la Méditerranée, notamment dans la composition de ses organes de direction, le Comité exécutif comprenant actuellement 14 membres dont 2 femmes
• Lance des opérations de développement et de coopération dans le domaine sportif pour harmoniser les niveaux de pratique dans les pays du bassin
• Vise à coordonner les positions des CNO membres dans les instances internationales.

Les langues officielles des Jeux Méditerranéens sont le français, l’anglais et l’arabe, et l’emblème du CIJM est composé de trois anneaux entrelacés, représentant les trois continents se reflétant dans la mer, élément commun et rassembleur.

En route pour Oran 2022 !

À Oran, près de 3 400 athlètes, venus de 26 pays, sont attendus du 25 juin au 5 juillet 2022, pour la 19e édition des Jeux dans 24 disciplines.

Il y aura côté tricolore 309 athlètes présents dans 21 disciplines

De jeunes sportifs et sportives (participation des femmes autorisée depuis 1967 à Tunis), tous issus de pays méditerranéens, vont se retrouver dans une ambiance conviviale, propice au renforcement des liens d’amitié et de solidarité, malgré les différences de culture, de religion et de langues.

Oran 2022 veut laisser une empreinte, 47 ans après les Jeux Méditerranéens d’Alger 1975, le sport doit plus que jamais servir de pont d’amitié, de paix et de solidarité !

Source : CNOSF